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MALADIE DE CROHN

Décrite pour la première fois en 1932 par le chirurgien américain Dr Burril B.Crohn, cette maladie aux apparences semblables à la colite ulcéreuse, touche aujourd’hui près de 200 000 personnes en France. Cette maladie touche souvent les deux sexes et est découverte la plupart du temps entre 15 et 30 ans.

Ainsi, quelle est cette pathologie ? Comment la prévenir et la traiter ?

Qu'est-ce que la maladie de CROHN ?

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique du tube digestif, qui s’étend de la bouche jusqu’à l’anus. Toutefois, c’est une inflammation segmentaire dont les zones les plus fortement touchées sont l’intestin grêle, le colon et/ou l’anus. Cette maladie comporte des phases d’activité (ou « poussées ») d’intensité variable entrecoupées avec des phases de rémission plus ou moins complètes et prolongées. Seulement 30% des patients manifestent une poussée unique. Le reste voit l’évolution de la maladie via une aggravation des dégâts au fil des poussées, avec à terme des lésions définitives du système digestif.

Quels sont les symptômes ?

La maladie de Crohn se caractérise principalement par des crises de douleurs abdominales et de diarrhées fréquentes, qui peuvent durer plusieurs semaines ou plusieurs mois. De plus, elle occasionne de la fatigue, un malaise général, une perte de poids et même une dénutrition qui peuvent survenir si aucun traitement n’est entrepris. Chez plusieurs sujets, les selles laissent apparaitre des glaires et du sang (hémorragies) et s’accompagnent de nausée et de vomissements Dans certains cas, le sujet peut ressentir des symptômes non digestifs, qui touchent la peau (érythème noueux..), les articulations (arthrites) ou les yeux (uvéites). Quant aux enfants, certains peuvent présenter des retards de croissance.

Enfin, la maladie de Crohn peut entraîner divers problèmes de santé et des complications selon les personnes :

  • Une obstruction du tube digestif : la paroi du tube digestif peut s’épaissir pouvant conduire à un blocage partiel ou total de ce dernier causant de la constipation, des ballonnements, voire des vomissements de matières fécales. Une hospitalisation d’urgence peut être nécessaire pour éviter une perforation de l’intestin.
  • Des ulcères dans la paroi du tube digestif.
  • Des plaies autour de l’anus (des fistules, des fissures profondes ou des abcès chroniques).
  • Risque accru pour les personnes atteintes au colon de développer un cancer du colon surtout après plusieurs années de maladie, malgré le traitement. Il est donc conseillé d’effectuer un dépistage précoce et régulier du cancer du côlon.

Quels sont les causes ?

Les causes des inflammations de cette maladie sont inconnues et vraisemblablement multiples, impliquant des facteurs génétiques, immunologiques et environnementaux.

Facteurs génétiques : Comme dans d’autres maladies, il semble qu’une prédisposition génétique combinée à des facteurs environnementaux ou du mode de vie déclenche la maladie. Par exemple, la présence du gène NOD2/CARD15, qui a une place dans le système immunitaire, multiplie par 4 le risque de souffrir de la maladie. De plus, les antécédents familiaux de ces maladies favorisent leur apparition (20% de sujets).

Facteurs auto-immuns: la maladie de Crohn a des caractéristiques de maladie auto-immune (= maladie où le système immunitaire combat ses propres cellules) . Les chercheurs pensent que le dérèglement de la flore intestinale serait liée à une réaction immunitaire anormale de l’organisme contre des corps étrangers présents dans l’intestin.

Facteurs environnementaux:  Selon plusieurs études, l’industrialisation des pays a une incidence sur la venue de cette maladie qui depuis 1950 voit le nombre d’habitants porteurs augmenter. Cette augmentation est probablement du au mode de vie occidental, qui pourrait avoir une influence importante sur l’apparition de la maladie : prise de certains antibiotiques, tabagisme, mode de travail sédentaire de la population, infections virale ou bactérienne…

Selon certains, une alimentation trop riche en mauvais gras, en viande et en sucre augmente le risque d’apparition de la maladie . 

Quels sont les traitements proposés ?

Malheureusement, pour l’heure, il n’existe pas de traitement permettant de guérir la maladie de Crohn, notamment suite à une méconnaissance complète de ses causes. Cependant, une prise en charge à plusieurs niveaux permet de corriger les insuffisances alimentaires et de contrôler l’inflammation ce qui aura pour effet de soulager les douleurs et tous les autres symptômes.

Pendant les périodes de rémission, il est souvent nécessaire de suivre un traitement d’entretien pour diminuer la fréquence des rechutes et limiter la progression des lésions. Dans la majorité des cas, il faut souligner que les traitements actuels permettent de bien contrôler la maladie. Les médecins ont établi différentes classes thérapeutiques comme les anti-inflammatoires, les corticoïdes, les immunodépresseurs, les biothérapies anti-TNF alpha ou encore les antibiotiques et les compléments alimentaires (fer) qui permettent selon chaque patient de trouver un soulagement à ses maux.

Puisque la maladie évolue par poussées alternées de périodes de rémissions, il est parfois difficile pour le médecin d’évaluer l’efficacité des traitements entrepris. C’est la raison pour laquelle il peut prescrire au patient de tenir un journal d’évolution de la maladie ou plusieurs paramètres apparaitront (nombre de selles, fréquence, appétit, poids…) pour mieux juger de l’efficacité du traitement.

Ces traitements doivent être accompagnés en parallèle d’une bonne hygiène de vie : alimentation saine, sport, sommeil, pas de tabac… et être également contrôlés par des bilans sanguins et des endoscopies. Ces mesures ont pour but de réduire au maximum l’apparition de poussées et ce qui en découle.  

En cas d’inefficacité des traitements ou de complications (fistules, obstruction du tube digestif, ulcère…), une intervention chirurgicale est parfois nécessaire. Si une partie du tube digestif est trop abîmée par l’inflammation, il est possible de retirer cette section par chirurgie puis de relier les deux extrémités entre elles. La chirurgie peut donc traiter certaines complications, mais ne garantit pas l’absence de récidive de la maladie.